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Les soucis des rédacteurs en chef: Plaire à… Google et surtout à ses algorythmes

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Les soucis des rédacteurs en chef: Plaire à… Google et surtout à ses algorythmes

Pourquoi les journalistes web re-titrent leurs articles à intervalles réguliers et y insèrent-ils des signes de ponctuation ? Plus qu’une manie comme une autre des journalistes web, cette pratique n’a qu’un seul but : plaire à Google.

Google News : c’est la principale obsession du rédacteur en chef d’un titre de presse en ligne. Google News, c’est le premier site consulté en arrivant au bureau le matin, et l’onglet reste ouvert toute la journée. Mais il ne lui sert pas seulement à suivre les scoops de la concurrence : à grands coups d’actualisation de la page, le red chef surveille le classement de ses papiers dans l’agrégateur. Avec une main sur le téléphone, pour appeler les spécialistes du référencement du media, au moindre problème.

Qui sont ces nouveaux gourous indispensables ? Dans une rédaction web, les responsables du référencement sont ceux qui maîtrisent la science du SEO («Search engine optimisation», littéralement « optimisation pour moteur de recherche »). Elle regroupe l’ensemble des procédés techniques qui permettent à un site d’être le plus visible possible dans les résultats des moteurs de recherche. Dans les faits, la position ultra-dominante de Google en Europe (90,8% des recherches en janvier 2013 en France) amène les responsables de sites internet, dont ceux de la presse en ligne, à concentrer tous leurs efforts pour «satisfaire» ce dernier.

Une grosse partie de leur travail est invisible pour l’utilisateur. Elle consiste à améliorer la structure du site et des pages au niveau du code : balises html, adresses des pages, plan du site créé pour Google etc. Mais qui dit technique, dit aussi, un peu du fond des informations. Ainsi, déjà à ce niveau les recommandations pour être en bonne place sur Google News vont avoir un impact pour le lecteur.Pas étonnant, puisque Google a une idée bien précise de ce à quoi doit ressembler un article. Les recommandations indiquent notamment où doit être située l’image et quelle doit être sa taille minimum, d’où le formatage identique des articles sur l’immense majorité des sites d’info.

 

Un site spécialisé en référencement indique la disposition de page « idéale pour intégrer Google Actualités » (au centre). Tous les sites d’info l’ont adoptée quasiment à l’identiquepicto

google-like>

Il faut degainer le premier

Mais la quête de la première place dans les résultats de recherche amène aussi à des contraintes plus importantes, qui dans le cas des journalistes, relèvent directement du rédactionnel.

> Cliquez sur l’image pour un gros plan < La titraille est par exemple essentielle pour Google : c’est ce qu’il affiche lui-même en priorité. Ainsi, les rédactions vont se plier aux « préférences » du moteur dans ce domaine. Les titres feront donc environ 70 caractères, comporteront les mots clés principaux de l’article, et étrangement, intègreront des signes de ponctuation, si possible les deux points. Pour être sûr de contenter le moteur de recherche, certaines rédactions demandent même à leurs journalistes de rédiger deux titres : un titre entièrement optimisé pour le référencement (qui n’est pas visible par l’internaute) et un autre plus classique, pour le lecteur.picto Tous les articles « à la une » de Google News ont le même format : mots clés, deux points, et titre court. Les titres sont automatiquement tronqués au-delà de 70 caractères ce qui décourage le clic.

Autre critère de Google News : la nouveauté. Pour être sûr d’obtenir l’une des premières places, il faut dégainer le premier. Certains sites d’info publient ainsi un article avant même qu’il ne soit terminé, parfois même avec une seule ligne de texte. Les responsables des sites n’hésitent pas non plus à re-titrer ou à ré-écrire le chapeau à intervalles réguliers, même pour une simple dépêche que l’on retrouve à l’identique sur d’autres sites. Google considère en effet que ces changements, pourtant mineurs, sont synonymes de mise à jour du papier et donc de pertinence. Enfin, attention aux articles trop longs : au-delà d’un certain nombre de mots, le moteur estimera que l’article n’est pas de type «actualité» et pourra le déréférencer de Google Actu.

« tu as la pression de Google »

On le voit donc : Google, et notamment Google News, ont un poids très important . Auteur de la seule étude publiée sur le sujet (Google et les éditeurs de presse en ligne. Une configuration négociée et négociable), Guillaume Sire cite un journaliste de L’Express.fr. « Il y a beaucoup de trucs qu’on n’aurait jamais faits s’il n’y avait pas Google. Pour le choix des sujets notamment : tu as la pression de Google, et tu as la pression des concurrents qui sont eux-mêmes soumis à Google. C’est-à-dire qu’un concurrent va se dire “ça marche bien sur Google”, et il va le faire. Et un autre va se dire “mon voisin l’a fait, ça marche, je vais le faire aussi”, et ça se répandra un peu comme ça. Sur le choix des sujets, c’est donc clair qu’il y a une influence de Google. »

Or le moteur de recherche hiérarchise l’information de façon automatique, sans aucun contrôle humain. Le classement se fait selon un algorithme complexe, connu uniquement des ingénieurs de la firme. Et cette automatisation accentue les phénomènes de suivisme. La recherche Diversité et concentration de l’information sur le web menée par Emmanuel Marty, estime ainsi que seulement 3% des articles présentés à l’internaute par Google News sont des « sujets rares », c’est à dire des sujets qui ne sont traités « que » par cinq sites d’info ou moins dans la journée.

l’audience et la pub

Mais pourquoi les sites sont-ils prêts à se plier à de telles « contraintes », imposées qui plus est par un robot ? La pub, pardi ! Le modèle de la majorité de ces sites repose largement sur la vente d’espace publicitaire. Leurs revenus sont donc strictement liés à l’audience du titre.

Pour mesurer l’importance de Google il faut donc s’intéresser à la part d’audience que le moteur amène sur les différents sites. Guillaume Sire prend l’exemple de L’Express.fr. En 2012, Google Search et Google News représentaient chacun 25% du trafic du site, soit au total la moitié de l’audience du site. Etre mal référencé (suite à un changement des règles du jeu de Google par exemple) pour une grosse rédaction web constistue une perte d’audience immédiate.On pourrait penser qu’il suffit de figurer dans l’index de Google pour bénéficier d’un apport de trafic considérable. Mais quand on s’intéresse aux habitudes des internautes, on s’aperçoit qu’il faut surtout figurer dans les premiers résultats. Que ce soit sur Google Search ou Google News, seules les premières places assurent une bonne audience ; pour les obtenir tous les coups sont donc permis.

Le «triangle d’or» de Google montre les zones les plus vues et cliquées (en couleurs vives) lors d’une recherche. Seuls les trois premiers résultats sont vus par la grande majorité des internautes. picto

> Cliquez sur l’image pour un gros plan <

Jusqu’où céder aux exigences de Google ? A chacun de voir. Avec ses deux points dans le titre, ses deux mentions du nom de Google dans la titraille, le présent article, en tout cas, aura mis toutes les chances de son côté…

Par Vincent Coquaz

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